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Transport

Avenir de la mobilité : fin du diesel, à quand le changement ?

Depuis janvier 2023, l’interdiction de circulation des utilitaires diesel Crit’Air 5 s’applique dans plusieurs métropoles françaises. Certaines agglomérations prévoient déjà d’étendre ces restrictions aux modèles Crit’Air 4, puis 3, d’ici à 2025. Pourtant, plus de la moitié du parc utilitaire en France roule encore au diesel.

La réglementation évolue plus vite que le marché de l’occasion ne s’adapte. Les professionnels se retrouvent face à la complexité des calendriers d’interdiction, aux incertitudes sur la revente de leur véhicule et aux disparités selon les territoires.

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Le diesel face aux nouvelles règles : où en est-on aujourd’hui ?

La France automobile vit une période de grand chambardement. Les restrictions visant les véhicules diesel s’abattent comme un couperet sur les habitudes établies. Désormais, l’accès aux centres-villes ne dépend plus seulement de la plaque d’immatriculation ou de la bonne volonté, mais d’une vignette : Crit’Air. Pour beaucoup, circuler relève de la stratégie, surtout si leur utilitaire arbore fièrement une pastille 4 ou 5. Paris verrouille ses portes, Lyon resserre l’étau, Toulouse ne fait pas d’exception : partout, la zone à faibles émissions (ZFE) s’impose et ne laisse guère de répit aux propriétaires de diesel.

Les statistiques parlent sans détour : près de six utilitaires sur dix carburent toujours au diesel, alors que la loi climat et résilience oblige à réduire drastiquement les émissions polluantes. Les règles se durcissent, la pression monte et les véhicules jugés trop polluants reculent, bannis les uns après les autres. Mais chaque métropole avance à son rythme, tissant un maillage de réglementations qui déroute même les plus aguerris.

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Voici les principales évolutions à retenir pour qui veut circuler en ville :

  • Dans plusieurs grandes villes, les Crit’Air 5 sont déjà exclus des voies urbaines.
  • Les Crit’Air 4 suivront dès 2024 ou 2025, avant que les Crit’Air 3 ne soient ciblés à leur tour.
  • L’extension des ZFE accélère la disparition des véhicules les plus polluants au profit d’alternatives moins nocives.

Face à cette montée en puissance des restrictions, le diesel est sur la sellette. Propriétaires et professionnels surveillent la décote de leur véhicule, tentent d’anticiper la prochaine interdiction, tout en observant la montée en force de l’électrique et de l’hybride. L’incertitude plane sur la durée de vie des Crit’Air encore tolérés, tandis que la transition énergétique s’impose dans le débat public et dans les choix quotidiens.

Quelles échéances pour les utilitaires diesel en France ?

Les utilitaires diesel traversent aujourd’hui une période de fortes turbulences. Le calendrier des zones à faibles émissions se précise et, partout, l’étau se resserre. Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg, Toulouse, Grenoble, Rouen, Montpellier, Toulon, Grand Paris : derrière chaque nom, des échéances différentes, mais une orientation identique. L’objectif ? Écarter peu à peu les utilitaires diesel les plus anciens de l’espace urbain.

La classe Crit’Air est désormais le sésame ou la barrière. Dès 2024, les Crit’Air 5 n’auront plus voix au chapitre dans la plupart des ZFE. Les Crit’Air 4 seront les prochains sur la liste, dès 2025, puis viendra le tour des Crit’Air 3 à l’horizon 2028, si les collectivités maintiennent leur calendrier. Toutes les entreprises, des grands groupes aux PME, se retrouvent confrontées à une équation complexe : adapter leur flotte à toute vitesse, sous peine de perdre l’accès à des zones stratégiques.

Pour mieux comprendre la diversité des situations, voici comment les villes abordent la question :

  • Le rythme d’application des restrictions varie d’une métropole à l’autre.
  • Paris et sa région avancent à marche forcée, avec des contrôles renforcés.
  • En dehors des grandes agglomérations, certains territoires privilégient l’accompagnement, d’autres la sanction immédiate.

Pour les utilitaires diesel immatriculés avant 2011, l’avenir s’assombrit nettement. Ces véhicules, qui continuent pourtant d’assurer le quotidien de nombreux professionnels, se retrouvent immobilisés dès que survient une alerte pollution ou lors des contrôles automatisés. Les métiers du transport, de la logistique urbaine ou du bâtiment cherchent la parade : renouvellement accéléré de la flotte, adaptation des tournées, investissements lourds dans de nouveaux modèles. Mais la marche forcée vers la décarbonation crée des failles pour ceux qui n’ont pas eu le temps ou les moyens de s’adapter.

Impact concret sur les professionnels et particuliers : ce qui va changer

Pour les professionnels comme pour les particuliers, l’accélération des restrictions va bouleverser les habitudes. Dès que la ZFE s’étend ou se durcit, la mobilité de ceux qui roulent en diesel Crit’Air 4 ou 5 se retrouve limitée, parfois du jour au lendemain. Les artisans, commerçants et PME, souvent tributaires d’utilitaires thermiques, font face à un dilemme : investir massivement pour renouveler leur parc ou risquer de voir leur activité entravée.

Côté particuliers, la situation se complique sur le marché de l’occasion. La demande pour les véhicules diesel chute à mesure que les restrictions s’étendent, entraînant une dépréciation accélérée. Même les annonces les plus attractives peinent à séduire des acheteurs prêts à assumer le risque d’une interdiction future. À Paris ou Lyon, il n’est plus rare de voir des véhicules invendus plusieurs mois durant, abandonnés sur le marché de seconde main.

Du côté des entreprises, la prime à la conversion apparaît comme un filet de sécurité. Elle aide à absorber le choc financier du passage à l’électrique ou à l’hybride, mais le coût initial reste élevé et tous les modèles ne sont pas disponibles à la demande. Ajoutez à cela des contrôles automatisés de plus en plus fréquents, et chaque infraction s’avère aussitôt sanctionnée.

Un autre paramètre s’invite dans l’équation : l’assurance auto. Les compagnies ajustent leurs offres, tenant compte de la zone de circulation et du type de motorisation. Certains assurés voient leurs garanties se restreindre, ou les primes augmenter, en particulier s’ils persistent à rouler avec des véhicules visés par les prochaines interdictions. L’usage change, les contraintes aussi.

mobilité durable

Des alternatives crédibles pour les propriétaires de véhicules diesel ?

Passer du diesel à l’électrique ne se décrète pas d’un claquement de doigts. Les propriétaires de véhicules diesel cherchent des solutions à la fois réalistes et adaptées à leur quotidien. Trois pistes s’imposent : changer pour un modèle électrique, basculer vers une essence récente, ou miser sur le rétrofit.

Panorama des solutions envisagées :

  • Adopter une voiture électrique offre l’avantage d’une circulation sans restriction dans les ZFE et d’émissions quasi nulles à l’usage. Mais cette solution reste confrontée à des obstacles : prix d’achat élevé, autonomie limitée pour certains usages, réseau de bornes encore inégal. Les citadins s’y convertissent plus facilement, tandis que les ruraux hésitent à franchir le pas.
  • Choisir un modèle essence Crit’Air 1 représente une alternative tangible, tant que la réglementation ne durcit pas davantage. Moins exposés aux interdictions, ces véhicules restent cependant soumis à la volatilité des règles à venir.
  • Le rétrofit électrique, qui consiste à convertir un véhicule thermique en électrique, séduit de plus en plus. La filière s’organise, mais l’opération reste coûteuse et seuls certains modèles sont compatibles. Cette solution attire ceux qui veulent concilier écologie et attachement à leur véhicule.

La mobilité partagée complète désormais l’éventail des solutions. L’autopartage et la location longue durée séduisent les professionnels qui veulent alléger leur flotte ou tester de nouveaux modèles sans s’engager sur le long terme. Les constructeurs l’ont bien compris et multiplient les offres adaptées à ces nouveaux usages. Sous la pression du Green Deal européen, la transformation s’accélère, mais chacun avance à son rythme, selon ses besoins et ses contraintes.

Le diesel, jadis roi des routes françaises, se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Reste à savoir comment chaque acteur, du particulier à la grande entreprise, saura réinventer sa mobilité avant que la porte ne se referme définitivement.

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